Le but de cette tâche est de s’assurer que les résultats du projet RICOCHET, l’évaluation des aléas et des risques, soient utilisés en facilitant les choix des décideurs et des parties prenantes sur la planification et la gestion de leurs territoires. Les élus et les scientifiques partagent leurs préoccupations à propos des impacts du changement climatique sur les espaces côtiers.
La méthode adoptée dans ce projet repose sur la co-construction, l’interconnaissance des acteurs locaux entre eux et avec les scientifiques, le cheminement commun et ce pour obtenir d’une part un diagnostic partagé des enjeux et des stratégies futures, et d’autre part un “outil d’aide à la décision” ou similaire qui réponde effectivement aux attentes des décideurs et gestionnaires.
Ce type de démarche nécessite, dès le démarrage du projet, la mise en place de moyens de collaboration et de lieux d’échanges avec les parties prenantes évoluant sur les territoires concernés.
Des comités locaux (CL) sont ainsi constitués sur chacun des trois territoires d’études pour :

• Comprendre la perception des enjeux et aléas par les décideurs locaux et recueillir leur connaissance du territoire afin d’orienter les recherches qui seront menées dans les différentes tâches du projet
• En fonction de la perception des enjeux et des aléas et des attentes exprimées, apporter aux décideurs les connaissances complémentaires (issues de la réalisation des autres tâches du projet) pour l’élaboration de stratégies de gestion durable de leurs territoires

Un comité global (CG) est également mis en place afin de favoriser l’échange d’expériences entre territoires et l’appropriation des résultats à l’échelle nationale.

Au cours de la période 2017-2020, plusieurs comités locaux ont été organisés et des travaux d’enquête ont été menés auprès des élus et des gestionnaires des communes des territoires du projet RICOCHET.

Comptes rendus

Rapports de stages de master au sujet des travaux d’enquête

(voir avec la coordination pour accéder à ces documents)

• Clémence LEBOUCHER : Risque « littoral » et maîtrise du foncier sur le pays de Dieppe. (Encadrement : Stéphane Costa, LETG-Caen)
• Juliette DOP (2018) : Les positions des gestionnaires face aux risques côtiers.
  Investigation sur trois territoires normands. 174 pages (Encadrement : Catherine Meur-Ferec, LETG-Brest)
• Manon CHAPON (2019) : La gestion des risques côtiers : positions des acteurs du territoire et apport de la recherche. Investigation sur trois territoires normands. 73 pages (Encadrement : Catherine Meur-Ferec, LETG-Brest & Stéphane Costa, LETG-Caen)

Les résultats de ces travaux ont démontré que les acteurs locaux possèdent une bonne connaissance des aléas naturels impactant leurs territoire (submersion, érosion, inondations,…), et sont conscients de la nécessité de construire de meilleures stratégies d’adaptation.
Cependant, tous ne partagent pas la même vision sur les stratégies à suivre, ni sur la manière dont est organisée la réglementation en terme de planification des risques. De plus, concilier l’aspect du développement socio-économique des communes et l’intégration de la gestion de risques est un exercice particulièrement ardu.

Le but de cette tâche est de décrire, quantifier, évaluer et cartographier les conséquences potentielles directes (dégâts humains et matériels) et indirectes (impacts socio-économiques) de multiples aléas naturels sur différents enjeux exposés (personnes, bâtiments, réseaux de transport,…) au sein des trois territoires d’étude du projet RICOCHET.
Ces conséquences sont définies dans des zones vulnérables à certains types d’aléas, mais sans prendre les évaluations directes des aléas en considération.

L’identification, la cartographie de ces enjeux exposés, et l’évaluation des conséquences potentielles constitueront le socle permettant de définir leurs valeurs socio-économiques aux yeux des territoires, et ainsi de mieux pouvoir évaluer leur vulnérabilité au risque.

Les travaux de recherche ont été conduits dans le cadre de la tâche 3 et de la thèse de doctorat de Kévin Graff (2020) en deux étapes distinctes :

Une méthodologie innovante a été développée afin d’améliorer la précision de la cartographie des enjeux utilisée traditionnellement. Ceux-ci ont d’abord été définis, puis cartographiés sur plusieurs échelles spatiales, en recoupant plusieurs bases de données géographiques.

Une fois que les enjeux ont été identifiés et cartographiés, les conséquences potentielles ont été évaluées aux échelles d’étude, par l’utilisation d’une méthode PDI (Potential Damage Index). La valeur socio-économique d’un enjeu aux yeux des territoires peut ainsi être fixée en fonction des conséquences potentielles auxquelles il a été exposé.

Cette méthodologie a été développée dans le cadre de la thèse de doctorat de Kevin Graff (Graff, 2020), réalisée à l’Université de Caen Normandie.

Le but de cette tâche est de définir les tendances passées et les changements potentiels des climats marins et continentaux, ainsi que l’évolution de l’utilisation et de l’occupation des sols au cours du temps. Trois phénomènes impactant les territoires côtiers sont pris en compte (tempêtes, érosion côtière/retrait du trait de côte et inondations turbides).
L’objectif est de répondre aux questions suivantes :

• Où et quand ces évènements ont-ils lieu ?
• Quelle est la fréquence temporelle et l’intensité de ces évènements ?
• Quel est le rôle des facteurs qui les déterminent (changements climatiques et changements de l’occupation des sols) ?
• Pouvons-nous prédire les évolutions de ces phénomènes en utilisant des projections sur les futures évolutions des facteurs déterminant ?

Il est donc nécessaire d’identifier et d’évaluer les phénomènes climatiques passés affectant les territoires côtiers, leur fréquence et leur intensité afin de  caractériser leurs facteurs déclencheurs, et ainsi pouvoir effectuer une corrélation entre ces facteurs et la variabilité temporelle des phénomènes climatiques.

Le but de cette tâche est d’analyser et de cartographier trois aléas naturels (recul de falaise, submersion et érosion/coulée boueuse).
Un focus sur l’évolution des falaises est réalisé à partir de la mise en place à Sainte-Marguerite-sur-Mer (Seine-Maritime), d’un suivi multiparamètres haute résolution multi-capteurs (sismomètre, géophones, extensomètre, fibre optique, …) afin de mieux comprendre les mécanismes causant leur retrait, en analysant la contribution des facteurs déclencheurs (forçages marins et subaériens).
L’occurrence spatiale et temporelle, ainsi que l’intensité des aléas est analysée afin d’élaborer des probabilités de rupture ou de glissements pouvant affecter les falaises.

Le but de cette tâche est d’intégrer les différents résultats d’analyse des processus et des aléas obtenus au cours des tâches précédentes (T4 et T5), en fonction de l’évaluation des enjeux exposés (T3), et des scénarios et probabilités d’évolution du climat et de l’occupation des sols.
Ces résultats seront intégrés au sein d’une plateforme multi-risques numérique (Plateforme Multi-risques Côtière – PMC).
Les principaux avantages de cet outil sont :

• De spatialiser les interactions entre les processus continentaux et côtiers ;
• D’identifier les points sensibles d’exposition à plusieurs aléas naturels ;
• D’intégrer les changements globaux (climatique, occupation du sol et vulnérabilité des enjeux) à partir de scénarios prédéfinis ;
• D’identifier les effets concomitants entre aléas.

Cette plateforme doit proposer des cartes de risque fondées sur des scénarios climatiques pour des enjeux concentrés aux sites d’étude du projet RICOCHET. Les résultats obtenus peuvent différer selon le forçage naturel ou anthropique (changements climatiques ou d’occupation des sols).

Cette tâche a pour but de proposer un guide, c’est-à-dire un outil opérationnel et législatif, qui bénéficiera aux autorités des territoires côtiers et continentaux. Il pourra être utilisé dans le cadre de leur réorganisation, du fait de la relocalisation des activités économiques et des populations, causée par les risque côtiers.

Ce guide, issu de l’analyse des réflexions ayant mené aux stratégies passées et actuelles de gestion des territoires, inclura les procédures légales, ainsi que les contraintes financières et techniques requises pour une réorganisation territoriale. La finalité est qu’il soit reconnu légalement et inclut au sein d’outils de planification existants, tels que les SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) ou les PLU (Plan Local d’Urbanisme.

Cette tâche a été remplacée par l’organisation d’ateliers LittoSIM. Voir synthèse de ces ateliers organisés le 21 novembre 2019 à Deauville et le 22 novembre 2019 à Dieppe.